"EL SABER SE DEBE TANTO AL INGENIO COMO AL GUSTO."









miércoles, 3 de noviembre de 2021

Mohamed Mbougar Sarr - Prix Goncourt 2021



Le prix Goncourt 2021 pour Mohamed Mbougar Sarr et son roman « La Plus Secrète Mémoire des hommes »

C’est peu de dire que le quatrième opus de l’écrivain sénégalais de 31 ans, un roman très cérébral, vibrant de sensualité, assurément politique et souvent drôle, faisait figure de favori.

Une ambition impressionnante

Son auteur, né en 1990 au Sénégal, n’était pourtant pas le plus célèbre de la sélection ; ni ses deux maisons d’édition (la française de l’éditeur indépendant Philippe Rey et la sénégalaise Jimsaan), des habituées de la course au prix. Pas plus que son texte ne se présentait comme le plus facile d’accès. Mais l’impressionnante ambition et l’étourdissante énergie narrative de La Plus Secrète Mémoire des hommes emportent tout sur leur passage.

On ne vous conseille pas de demander à son auteur : « Ça parle de quoi ? » « Cette question incarne le mal en littérature », assène avec humour son narrateur et double évident, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais. Celui-ci part sur les traces d’un roman paru en 1938, Le Labyrinthe de l’inhumain, d’un certain T. C. Elimane, qui fit de ce dernier une coqueluche du Paris littéraire d’avant-guerre, surnommé « le Rimbaud nègre ». Avant que des accusations de plagiat n’aboutissent à la destruction du livre et à la disparition d’Elimane.

« L’indécente littérature »

Au fil des recherches de Faye, les récits s’enchâssent, un narrateur en cache souvent un autre, on se déplace entre les continents (passant de la France au Sénégal, d’Amsterdam à l’Argentine), les époques et les genres littéraires (journal intime, extraits de presse, entretiens, récit teinté de fantastique, roman d’apprentissage…). Toujours, la figure d’Elimane se dérobe. Toujours, Diégane Latyr Faye, épaulé par la mystérieuse écrivaine Siga D., celle qui lui a mis Le Labyrinthe de l’inhumain entre les mains, poursuit sa méditation sur la littérature, ses pouvoirs et ses impasses (« La littérature ; il ne restait et ne resterait jamais que la littérature ; l’indécente littérature, comme réponse, comme problème, comme foi, comme orgueil, comme vie »). Ecrit à l’ombre du Chilien Roberto Bolano (1953-2003), La Plus Secrète Mémoire des hommes est assurément un roman très cérébral. Mais il s’avère aussi vibrant de sensualité, très politique – qu’il évoque le climat colonialiste dans la France des années 1930 ou les révoltes dans le Dakar contemporain – et souvent drôle.






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